Joyce DiDonato: «Je me sens chez moi sur une scène d’opéra»
Le Temps
by Julian Sykes
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La mezzo-soprano américaine chante «Les Nuits d’été» de Berlioz ce vendredi au Verbier Festival, avec Esa-Pekka Salonen. Retour sur une carrière qui l’a propulsée star au Metropolitan Opera de New York.
Elle arrive dégoulinant de sueur, en ce fameux mardi où la canicule a atteint des taux record en Suisse romande. Vite, de l’air! On se réfugie à l’intérieur de la cafétéria de l’Opéra de Zurich. Elle commande une eau minérale «sans gaz», avale deux-trois gorgées, puis elle vous regarde droit dans les yeux. Pas une seconde à perdre. Dans deux heures, elle doit entrer en scène pour chanter le valeureux Roméo dans I Capuleti e I Montecchi de Bellini (LT du 10.07.2015).
Née à Prairie Village, dans l’Etat du Kansas, Joyce DiDonato est l’une des mezzo-sopranos les plus recherchées de la planète. Sur scène, c’est une flamme capable d’exulter en un torrent de vocalises ou d’émouvoir avec un chant à fleur de lèvres d’une mélancolie sombre. Elle se fond dans les répertoires les plus divers, de l’opéra baroque de Händel à Mozart, Rossini, Berlioz, Massenet et Strauss. Sa voix, parfaitement taillée pour le bel canto, mêle agilité et aplomb. Elle a acquis toujours plus de sûreté sur la scène, qu’elle chante au Metropolitan Opera de New York, à Covent Garden à Londres ou à Paris. A Verbier, elle chantera Les Nuits d’été de Berlioz au concert d’ouverture, vendredi prochain.
Le Temps: Vous avez toujours rêvé de devenir chanteuse d’opéra?
Joyce DiDonato: Non, ce n’est qu’à 21 ans que j’ai commencé à y songer sérieusement. Devenir une star n’a jamais été une priorité pour moi. Mais le monde de la scène m’a toujours fortement attirée. C’était mon premier amour, avec la musique. J’ai chanté dans des chœurs, après avoir assisté aux répétitions de mon père avec son propre chœur à l’église, et j’ai auditionné pour faire partie de comédies musicales au lycée. J’ai toujours adoré ce monde-là.
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